Traits de l’ésotérisme

Un peu plus

En d’autres termes, l’ésotérisme est « une forme de pensée » qui se développe en courants, sciences, notions :

  • « courants ésotériques » : hermétisme alexandrin, kabbale juive, kabbale chrétienne (Jean Pic de la Mirandole, Guillaume Postel), paracelsisme, illuminisme (Böhme), rose-croix, théosophie (Swedenborg…), franc-maçonnerie des hauts grades (« Stricte Observance »…), martinisme, Société théosophique (Helena Blavatsky), anthroposophie (Rudolf Steiner), pérennialisme (Guénon, Schuon)
  • « sciences traditionnelles » : alchimieastrologiemagie, mais aussi théosophie (doctrine allant de Dieu à la nature concrète), pansophie (doctrine allant des choses vers Dieu)…
  • « notions » : secret, Église intérieure, Sagesse divine, « esprits intermédiaires entre l’homme et Dieu (sephirot, Idées platoniciennes, Élohim…) », androgynéité, « réintégration des êtres dans leur première propriété »…

Pour sa part, Pierre A. Riffard met en avant « neuf invariants qui recoupent souvent ceux de Faivre »30 :

  1. la discipline de l’arcane (garder le secret)
  2. l’impersonnalité de l’auteur (marquer l’aspect surhumain du message)
  3. l’opposition entre l’ésotérique et l’exotérique (distinguer l’initié du non-initié, l’occulte du manifeste)
  4. le subtil (admettre des plans de réalité invisibles, supérieurs : l’aura, le corps éthérique, les influences astrales…)
  5. les analogies et correspondances (mettre en résonance toutes les parties de l’univers).
  6. le nombre formel (choisir l’arithmétique symbolique comme clef par excellence)
  7. les arts occultes (utiliser astrologiemagiealchimie)
  8. les sciences occultes (admettre l’interprétation spirituelle des textes, la symbologie, les cycles cosmiques, la vie après la mort…)
  9. et l’initiation (chercher le perfectionnement spirituel pour soi ou les autres).

Ainsi, « un ésotérisme est un enseignement qui prend la forme d’une doctrine secrète ou d’une organisation initiatique, d’une pratique spirituelle ou d’un art occulte »31 :

Malgré ces convergences générales entre les ésotérismes d’époques, de lieux, de cultures, d’orientations différents, il n’existe pas d’unanimité sur les contenus d’enseignement, les voies d’initiation, les rites, les exercices.