Traits de l’ésotérisme
Intro
L’enseignement ésotérique s’assied avant tout sur une cosmologie, une anthropologie ou une théosophie. Par « cosmologie » on entend la connaissance des phénomènes et causes du Monde : principes, lois, Éléments, etc. Par « anthropologie » on entend l’étude de l’Humain, de son origine, de son rôle et de sa destination dans le Monde. Par « théosophie » on entend la perception de la sagesse et du plan – sans doute divin, sacré – qui est derrière tout cela, le désir de participer à son achèvement. L’ésotérisme, surtout à la Renaissance, défend « l’idée d’un univers vivant, fait de correspondances secrètes, de sympathies occultes, où partout souffle l’esprit, où s’entrecroisent de toutes parts des signes ayant une signification cachée28 ».
Dans le cadre oc/idental, Antoine Faivre, dès 1972, relève les « caractères » permettant d’identifier un ésotérisme. Finalement, il en retient six29 :
- les correspondances entre toutes les parties de l’univers
- la Nature conçue comme un être vivant fait de réseaux de sympathies et d’antipathies
ces deux premiers points doivent être distingué de la philosophie; une lecture superficielle de l’Éthique de Spinoza peut confondre l’appareil conceptuel de sa théorie de l’Être (substance, attributs, modes) avec un ésotérisme. Ce qui n’est pas le cas : il s’agit de l’un des grands courants de la philosophie occidentale de l’époque moderne.
- le rôle essentiel de l’imagination et des médiations (rituels, nombres, symboles, images, visions… ; anges, esprits, Idées…)
- l’expérience de la transmutation intérieure (illumination, sagesse…)
- la pratique de la concordance (les diverses traditions s’accordent)
- la transmission de connaissances de maître spirituel à disciple.